Bien que cette notion soit fausse sur le plan géographique, nous avons choisi d’utiliser le terme « Nord/Sud » pour nommer le rapport historique entre nations dominantes et nations dominées, entre anciennes métropoles et anciennes colonies.
Le rapport Nord/Sud est en fait un clivage imaginaire entre les pays riches dits développés et les pays pauvres dits « sous-développés », « en voie de développement », « moins avancés », etc. L’expression ne réfère pas à une limite géographique mais bien à un clivage illustrant les inégalités entre, d’une part, les pays et communautés riches et privilégiés et, d’autre part, les pays et communautés non occidentaux marginalisés sur les plans économique, politique et culturel.
La division Nord/Sud telle qu’elle est utilisée est donc une expression courante chargée d’histoire qui a le mérite de ne pas parler en termes de niveau de développement des pays, mais de référer plutôt à une réalité socioéconomique historique. Ainsi, le Canada, pays du Nord (tant du point de vue géographique qu’économique), loin d’être homogène, est constitué de plusieurs « Sud »; le territoire du Nunavut qui se présente en tant que territoire considéré sous-développé économiquement et convoité pour ses ressources, en plus d’être peuplé d’un groupe autochtone colonisé, en est un exemple.
Nous concevons les rapports Nord/Sud comme étant structurés par le système mondial capitaliste actuel, lequel s’est construit par les guerres coloniales et continue, de nos jours, à s’approfondir sous le contrôle impérialiste des entreprises du Nord, de leurs États et de leurs institutions internationales.