Les OCI et les ONG, des acteurs politiques

Bien que plusieurs ONG adoptent un discours peu revendicateur (xiii), il ne faut pas perdre de vue que les ONG sont des acteurs politiques qui évoluent au sein de la place publique. Qu’il soit question de pressions, de lobbying, de mobilisations, de documentation, etc., elles entendent sensibiliser ou dénoncer et ainsi orienter les décisions publiques. Mais en faveur de quoi ? Si leurs missions cadrent dans ce qui est nommé aujourd’hui « coopération internationale », les OCI se mobilisent autour d’enjeux diversifiés : droits humains, environnement, lutte à la pauvreté, éradication de la violence envers les femmes, accès aux technologies de l’information, souveraineté alimentaire, etc., et leurs revendications peuvent diverger. Leurs approches sont par ailleurs différentes : certains organismes mettent de l’avant l’action charitable ou prônent l’intervention humanitaire alors que d’autres se rallient autour du concept de développement ou encore se revendiquent de l’internationalisme ou de l’altermondialisme, et certains conjuguent plusieurs de ces approches.

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xiii Par « discours peu revendicateur » nous entendons : « Les actions de développement durable doivent être entreprises dans un souci d’équité […] et de solidarité sociales […], des changements doivent être apportés dans les modes de production et de consommation en vue de rendre ces dernières plus viables et plus responsables sur les plans social et environnemental. » Ou encore « la lutte contre la pauvreté constitue la toute première urgence en matière de solidarité ». Il s’agit d’extraits choisis de la Loi sur le développement durable (2005) et de la Politique internationale du Québec (2006). À notre sens, si le discours d’une organisation est semblable à celui énoncé par son gouvernement, il n’est pas revendicateur, il poursuit plutôt d’autres objectifs, tels que la sensibilisation du public.