Après la chute du mur de Berlin (1989) et les interventions militaires camouflées sous le discours de l’intervention humanitaire en Somalie et dans les Balkans, l’internationalisme connaît un renouveau qui se manifeste au sein des débats divisant le « monde des ONG ». Selon le philosophe marxiste Daniel Bensaïd, ces tensions se sont traduites par « une prise de distance de certains secteurs envers les ingérences militaires et la récupération de l’humanitaire par les intérêts d’État, et par une tension entre des ONG tentées par la promotion institutionnelle, enclines à administrer “une suprématie morale”, et d’autres plus sensibles à la critique sociale. »(64) Plusieurs militant-e-s et intellectuel-le-s anti-impérialistes voient alors dans la multiplication des ONG de la coopération internationale une nouvelle stratégie d’ingérence qui entend suppléer les nouveaux États post-coloniaux par l’administration de l’aide et faciliter la mainmise sur les ressources humaines et naturelles du dit Tiers Monde.
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64- Bensaïd, « Mondialisation – Le point de vue internationaliste »